La condition humaine comprend encore (et comprendra semble-t-il toujours) d’incroyables sommets inconnus, dont beaucoup restent secrets, voire tabous, même en nos temps supposés « libérés ». Regardez les lamas tibétains décrits par l’exploratrice Alexandra David-Néel, qui savent faire fondre la glace sur leurs épaules, méditant nus dans la neige, à 4000 mètres d’altitude. Regardez les yogis contrôlant leurs viscères jusqu’à aspirer l’eau par l’anus, ou ralentir les battements de leur cœur presque jusqu’à l’arrêt, avant de le faire repartir. Regardez de vieux maîtres d’arts martiaux stopper net, d’un simple geste, le coup fulgurant que leur envoie un athlète.
Le monde moderne n’a pas attendu pour se mettre à explorer les mystères de nos potentiels encore dormants. Regardez toutes les observations faites, par exemple par l’Institut des sciences noétiques de San Francisco, sur la télépathie et toutes sortes de perceptions extra-sensorielles et influences à distance, encore à peu près inexpliquées, mais démontrant au moins que nous en savons encore très peu sur la psyché humaine. Celle-ci recèlerait des capacités dont nous n’avons pas idée. Regardez les milliers d’expériences menées, dans le cadre de ce que l’on appelle la « psycho-neuro-immuno-endocrinologie », et dûment reconnues comme scientifiquement valides, par exemple, par le grand psychiatre américain David Spiegel. Où il apparaît en toute clarté que la psyché humaine peut infléchir (en particulier dans le cadre d’un enrichissement relationnel) le cours d’une maladie. Considérez par ailleurs le fait que LA grande révolution des sciences physiques du XX° siècle – la mécanique quantique –, n’a pas encore été du tout intégrée à la biologie, à la neurologie ou à la psychologie, alors que ses lois, en particulier sur la non-séparabilité, décrivent nos dogmes scientifiques actuels comme de simples dérivées de tout à fait « autre chose »… Bref, on peut multiplier les exemples à foison, prenez tout cela, et vous aboutissez à la conclusion qu’il existe encore des potentialités inexplorées considérables, dans le champ de la matière, dans celui du vivant et, bien davantage, de l’humain. Nul ne sait où s’arrêtent nos capacités invisibles et leur épanouissement n’a pas forcément besoin de la technologie.
Face à ces potentialités, une bonne partie des intelligentsias modernes se claquemure dans un pseudo rationalisme, se contentant juste de nier : tout cela n’existe pas. Pourtant, nous sommes habités par des potentialités inouïes mais endormies, dont nous nions l’existence parce que nous ne savons pas comment les réveiller. N’existe-t-il pas de méthodes pour les réveiller ? Oui et non. Vous connaissez le paradoxe : seuls, nous ne pourrions pas évoluer, il nous faut une méthode ; mais celle-ci nous vient de l’extérieur ; or, le but est de réveiller un processus intérieur ; plus la méthode nous importe, moins nous sommes autonomes… D’où l’importance, dans toutes les traditions spirituelles, de la rencontre d’un enseignant (maître, guru, instructeur), dont la méthode compte moins que la présence, par laquelle il entre en résonance avec celle de l’élève ayant su cheminer jusqu’à lui et lui communique le feu de sa prise de conscience.